L’amiante

Présent dans certains matériaux utilisés dans l'industrie et le bâtiment, l’amiante se trouve aussi dans les sols de la Nouvelle-Calédonie (amiante environnemental). Il implique des risques pour les populations exposées ainsi que pour les travailleurs (entreprises de désamiantage, de travaux publics, activités extractives...).

Lorsqu'elle est respirée, la fibre d'amiante s'introduit dans les poumons jusqu'aux alvéoles pulmonaires. La plupart des éléments inhalés sont éliminés par l'organisme, mais les fibres d'amiante, 400 à 200 fois plus petites qu'un cheveu, sont indestructibles et ne peuvent être complètement évacuées ou dissoutes. Celles qui restent dans l'organisme peuvent se déplacer de l'intérieur du poumon vers l'extérieur, où elles vont interagir avec les tissus environnants, provoquant des inflammations ou perturbant les mécanismes de division cellulaire au niveau des voies respiratoires.

Les risques sanitaires

Ce phénomène peut être à l'origine de pathologies mortelles qui surviennent plusieurs décennies après le début de l'exposition à l'amiante, comme le cancer primitif de la plèvre, appelé aussi mésothéliome. Aujourd'hui, on dénombre cinq nouveaux cas de mésothéliome en moyenne chaque année en Nouvelle-Calédonie, ce qui est 30 fois plus élevé que la moyenne mondiale.

Il est impossible de connaître le seuil de déclenchement de la maladie, celui-ci dépend de la sensibilité de chacun, de la fréquence, de l'intensité de l'exposition, de la taille des particules inhalées, de leur nature, voire de leur composition chimique.

L'exposition à l'amiante peut aussi provoquer l'apparition de plaques pleurales (tissu fibreux sur la plèvre), ce qui peut entraîner des insuffisances respiratoires à des degrés divers chez la personne exposée.

L’amiante

 

L'amiante est un matériau fibreux issu de roches minérales. Les deux principales familles d'amiante sont :

  • les serpentines dont la principale espèce est le chrysotile, encore appelé amiante blanc (98 % des utilisations de l'amiante) ;
  • les amphiboles constituées de cinq variétés : le crocidolite (amiante bleu), l'amosite (amiante brun), l'antophyllite, le trémolite et l'actinolite.

La structure filamenteuse ainsi que la composition chimique des fibres confèrent à l'amiante des propriétés physico-chimiques remarquables : incombustibilité, imputrescibilité, haute résistance thermique et chimique, résistance à la traction. Grâce  à ses qualités et à son faible coût, l'amiante a fait l'objet de nombreuses applications industrielles, notamment dans le bâtiment.

Les actions menées

Le rôle de la DASS est de limiter, voire d’éliminer l'exposition des populations aux émissions de fibres d'amiante.

L’amiante dans les bâtiments

À la suite d’une étude de l’INSERM, une campagne de démolition et de reconstruction a eu lieu de 2003 à 2005. Elle a permis d'éradiquer la source principale d'exposition (le pö trémolitique, chaux locale utilisée pour blanchir les bâtiments) grâce à une méthode de démolition inédite.

L’amiante environnemental

Un groupe de travail a été créé en 2005 pour étudier la contamination potentielle d'origine environnementale. Les études menées ont permis d'identifier des zones à probabilité forte de présence de trémolite (forme d'amiante particulièrement dangereuse) au milieu de la chaîne centrale et des zones à probabilité forte de présence de chrysotile, notamment à la base des massifs de péridotites.

Par la suite, d’autres missions ont permis l'élaboration d'un atlas qui recense les types d'affleurements rencontrés en Nouvelle-Calédonie et d'un rapport qui définit les solutions de réduction du risque d'envol de fibres avec des indications de coût associés.

La gestion du risque sanitaire s’articule en deux temps :

  • la réalisation d’un inventaire de l'ensemble des sites aménagés à proximité des affleurements de roches amiantifères pour identifier, caractériser et hiérarchiser ces sites selon le risque sanitaire associé et proposer des solutions de remédiation. À ce jour, 24 inventaires, parmi les 29 communes les plus impactées, ont été réalisés ;
  • la remédiation des sites présentant les niveaux de risque les plus importants pour réduire l'exposition des populations à l'amiante et, par conséquent, les pathologies respiratoires potentielles.

La protection des travailleurs

Il existe deux textes :

  • la délibération 82 du 25 août 2010, relative à la protection des travailleurs contre les poussières issues de terrains amiantifères dans les activités extractives, de bâtiment et de travaux publics, qui impose un diagnostic visant à identifier ou non la présence de fibres amiantifères sur la zone de travail et instaure un plan de prévention amiante visant à minimiser l'exposition de travailleurs à ces fibres ;
  • l’arrêté du 22 février 2007 qui réglemente l'importation, l'utilisation et la vente d'amiante sous toutes ses formes.